L’année 1996 marque le tournant décisif de la politique du gouvernement en matière de gestion des forêts. Spécifiquement avec la ferme décision de s’orienter vers une gestion durable de celles-ci, avec de grandes lignes et en réaffirmant ainsi sa volonté de concilier objectifs de développement économique et ceux de conservation de l’environnement.
Cette nouvelle politique a permis d’accroître et d’optimiser la contribution du secteur forestier au développement économique et social du pays, par la mise en place d’une industrie du bois plus diversifiée et performante, appuyée par une transformation locale et plus poussée du bois.
Ces dernières années, le secteur industrie du bois a connu un essor considérable. En effet, depuis la décision du chef de l’Etat interdisant en janvier 2010, l’exportation sous forme de grumes le bois, les unités de transformation sont de plus en plus nombreuses et sont à la recherche de la performance. Plusieurs d’entre elles ont, suite à cette décision, amélioré leur capacité de production de façon significative. Aussi, pouvons-nous également noter l’implantation de plusieurs nouvelles scieries à très forte capacité de production.
Les rapports du ministère des Eaux et Forêts démontrent la présence plus accentuée de ces unités de transformation du bois plus spécialisées en sciage et déroulage qu’en d’autres types de transformation. A ce jours, seule la section première transformation du bois est beaucoup plus développée sur l’ensemble du territoire.
Dans cette dynamique, le pays est à la troisième transformation du bois. Ce qui permet d’optimiser une valeur ajoutée locale et de s’orienter vers une économie d’échelle. Il est cependant à noter que l’absence des orientations de la diversification en matière de transformation de bois, pour plusieurs problématiques environnementales dans ces secteurs industriels, reste la justification essentielle de ce que les trois quarts des unités se lancent dans la 1ère transformation notamment le sciage.
Disposant donc de ressources considérables, le secteur bois représente un enjeu majeur dans ce processus de diversification de l’économie gabonaise : il s’agit pour cela de s’orienter vers une industrie innovante qui valorise pleinement une forêt sous aménagement durable qui est aussi un puits de carbone et un sanctuaire de biodiversité. C’est donc dans cette perspective que la mesure portant interdiction d’exporter les bois bruts sous forme de grumes, trouve toute sa valeur et tout son sens.
La forêt, potentiel incontournable pour l’écosystème régional, est un réel atout économique pour le Gabon. Premier employeur du secteur privé avec une population active qui oscille entre 28 et 30%, soit environ 32 000 emplois directs et indirects, le secteur arrive au 2ème rang dans les recettes d’exportation de l’Etat.
Par ailleurs, la filière bois stimule la diversification de l’économie. Le développement des activités de transformation constitue l’un des axes de développement de l’économie gabonaise. Les actions mises en place, ont pour principal but de développer l’ingénierie du bois : la valorisation de la transformation locale du bois ; l’organisation et la gestion saine et pérenne de la filière.