Les lignes du processus d’intégration sous régionale en zone CEMAC pourraient encore bouger dans les tout prochains jours. Ce dossier si cher aux chefs d’Etats de la sous-région et piloté par le président de la Commission CEMAC, Daniel Ona Ondo devrait enregistrer de nouveaux acquis. Seulement, il faut néanmoins reconnaitre que pour partir de Libreville à Yaoundé au Cameroun, l’usager de la route doit affronter une véritable épreuve de nerfs et de patience.
De part et d’autre de ces deux pays par exemple, des postes de contrôles parfois fictifs sont érigés au su et au vu de tous. L’intention étant tout simplement de spolier le voyageur. La tactique est d’ailleurs alimentée avec le fameux enregistrement sans la moindre pièce pièce justificative qui est régulièrement exigé aux voyageurs, à la centaine de postes que compte ce trajet.
Vers une nouvelle donne
En effet, durant tout son magistère à la tête de l’institution économique sous-régional, le Gabonais n’a ménagé la moindre énergie pour la matérialisation de ce projet intégrateur. En effet, ce dossier qui figure au titre de ses principaux chevaux de bataille a connu des avancées significatives, à l’instar de l’emblématique passeport CEMAC actuellement produit par le tous les pays de la sous-région.
Ce mardi 9 août 2022, Daniel Ona Ondo a également pris part par visioconférence, à la réunion ministérielle portant sur la création d’une brigade mixte Inter-Etats de la CEMAC, le long des principaux corridors et aux postes frontières.
Evidemment, cette rencontre avait pour objet de statuer sur la mise en place cette brigade mixte Inter-Etats. Occasion pour le ‘’Patron’’ de la CEMAC de revenir sur le fondamentaux de cette réforme. Afin de mieux situer les uns et les autres sur le sujet, il a effectué un bond chronologique sur l’histoire de la construction de la Communauté. Notamment, sur le trajet parcouru de l’Union douanière équatoriale (UDE) en 1959, à la création de CEMAC le 16 mars 1994 en passant par l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC) en 1964,
Autrement dit, selon Daniel Ona Ondo, « En 63 ans d’existence, sans rupture et sans faille, notre communauté dispose à son actif bien des avancées et des gains qui méritent d’être confortés et développés, mais aussi des lacunes persistantes, qui méritent d’être corrigées ».
De son avis, deux autres évènements consacrent l’essentiel de l’actualité militent davantage et en même temps, militent pour ce nouvel ordre intégrateur. Il s’agit de la crise Russo-ukrainienne, à travers laquelle, les pays de la CEMAC s’inscrivent désormais dans des plans d’urgence qui devraient privilégier des politiques bien ciblées d’import-substitution.
Le second évènement selon lui, est l’avènement de la ZLECAF. « Un autre défi qui mérite d’être intégré dans les politiques communautaires afin de permettre aux États d’en tirer meilleur profit », a-t-il indiqué.
Le nombre trop élevé des différents corps de l’Etat qui interviennent sur les axes routiers mine les échanges commerciaux et la libre circulation en zone CEMAC
La solution proposée par Daniel Ona Ondo face à ces défis majeurs, consiste en la construction d’un édifice communautaire, commandant une conjugaison des efforts concertés, entre les Etats et l’exécutif de la Communauté, pour affronter au mieux les grands défis qui se posent.
Continuant l’autopsie du processus intégrateur dans la sous-région, Daniel Ona Ondo a visiblement jeté un pavé dans la marre. Selon lui, « l’un des problèmes qui mine actuellement les échanges commerciaux et la libre circulation en zone CEMAC est le nombre trop élevé des différents corps de l’Etat qui interviennent sur les axes routiers ».
Une situation qu’il a décrite comme « largement préjudiciable au commerce et à l’économie de la sous-région ». Selon lui, pour venir à bout de cette pieuvre multinationale, il a préconisé la nécessité d’une coordination des actions entre les différents États membres avec l’exécutif de la Communauté. L’objectif selon lui étant, « d’améliorer le passage aux frontières et rendre plus fluide la circulation le long des principaux corridors Inter-Etats ».
C’est donc ce dispositif de la mise en place d’une brigade mixte Inter-Etats de la CEMAC qui sera au cœur des discussions en discussion. Dans ce cadre, les ministres devraient acter son entrée en vigueur, qui sera l’aboutissement d’une large consultation menée par la Commission de la CEMAC auprès des acteurs étatiques et non étatiques.
Avant de clore son propos, le Pr Daniel Ona Ondo n’a pas manqué de relever « La nécessité d’une coordination des actions qui devront être menées au niveau des États, encadrées et suivies au niveau communautaire par le Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC), institution spécialisée de la CEMAC, pour surveiller, faciliter et garantir la libre circulation en zone CEMAC ».
Il est donc attendu de ce conclave ministériel, des résolutions fortes qui permettront d’encourager la libre circulation des personnes, le commerce des marchandises et celui des services, pour favoriser le développement économique de la sous-région.