Les services du Fonds monétaire international (FMI) viennent d’effectuer une mission relative aux consultations de 2022 au titre de la seconde revue des accords au titre de la Facilité élargie de crédit et du Mécanisme élargi de crédit avec le Cameroun.
Au terme de cette mission, il convient de retenir qu’à l’issue de ces discussions, la délégation du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités camerounaises sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la deuxième revue du programme dans le cadre des accords FEC et MEDC.
L’accord est soumis à l’approbation du Conseil d’administration du FMI en juillet 2022, ce qui permettrait le décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 73.6 millions de dollars).
En outre, La croissance économique a ralenti pour atteindre 0,5 pour cent en 2020, affectée par la pandémie de Covid-19 et les tensions sécuritaires dans la région. Elle a rebondi en 2021 et a atteint 3,6 pour cent pour l’année, soutenue par une reprise intérieure et la reprise économique mondiale générale. L’inflation pour l’année a été en moyenne de 2,3 pour cent et le déficit du compte courant (y compris les dons) s’est creusé pour atteindre 4,0 pour cent du PIB. Par ailleurs, les perspectives économiques pour 2022 restent positives et l’économie devrait croître de 3,8 pour cent.
Toutefois, les perspectives sont assombries par une incertitude considérable découlant de la forte augmentation des prix internationaux des produits de base – en particulier du pétrole, des engrais et des denrées alimentaires – accentuée par la guerre en Ukraine, et du resserrement des conditions sur les marchés financiers internationaux.
L’inflation moyenne devrait s’élever à 4,6 pour cent, tandis que l’augmentation des recettes des exportations de pétrole devrait permettre d’améliorer le déficit de la balance courante, qui devrait atteindre 2,1 pour cent du PIB.
Les autorités s’engagent à mener une politique budgétaire axée sur une réduction progressive du déficit et révisent le budget pour maintenir le déficit (sur la base de la trésorerie, y compris les dons) à 2,5 pour cent du PIB, soit à peu près le même niveau que dans le budget initial. Cela devrait permettre de ramener le stock de la dette publique à environ 44 pour cent du PIB d’ici à la fin de 2022.
Autre détail, l’impact de la hausse des prix internationaux du pétrole sur le budget est mitigé, car l’augmentation des recettes pétrolières est plus que compensée par une hausse substantielle des subventions aux carburants (estimées à 2,9 pour cent du PIB, contre 0,5 pour cent en 2021) visant à maintenir inchangés les prix de détail administrés des carburants.
L’augmentation du coût des subventions est donc compensée par la réduction d’autres dépenses, notamment celles consacrées aux projets d’investissement. Le coût élevé des subventions aux carburants serait difficile à maintenir dans le cadre des projections actuelles des prix internationaux du pétrole.
Toutefois, la suppression progressive des subventions aux carburants devrait s’accompagner d’un renforcement substantiel du mécanisme de transfert social en espèces.
La mission a enfin, partagé l’inquiétude des autorités face à la hausse des prix des denrées alimentaires et a salué les efforts déployés par les autorités pour assurer un approvisionnement suffisant en engrais afin que la prochaine récolte soit abondante.