C’est vraisemblablement dans ce cadre que s’inscrit le premier Forum d’affaires organisé par Business France et consacré aux marchés d’Afrique centrale, tenu à Paris les 28 et 29 juin 2022.
Evidement la France n’entend nullement être absente à la reprise amorcée dans la plupart des pays d’Afrique centrale. Car, selon les analystes, après un recul en 2020, une reprise positive de la croissance est attendue dans la zone en 2021 avec des taux de croissance variant de 2 à 4% en fonction des pays.
D’innombrables et consistants atouts
Le dynamisme démographique de la région – plus de 45% de la population a moins de 15 ans – accompagnée par un fort mouvement d’urbanisation (allant jusqu’à 85% au Gabon) préfigurent de l’ampleur des besoins des pays à moyen terme en termes d’infrastructures, d’habitat, d’éducation ou encore de santé.
Si les contextes économiques varient d’un pays à l’autre, les Etats se rejoignent par des volontés politiques de diversification, de développement et de croissance qui se matérialisent par la réalisation de projets structurants dans les domaines des infrastructures, l’énergie, les transports, l’eau, de la santé, ou bien encore du secteur des services et des télécommunications.
Ces projets sont très souvent soutenus par les bailleurs de fonds internationaux (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Banque islamique de développement, Union européenne…) et bien entendu l’Agence française de développement qui oriente plus de la moitié de ses concours vers l’Afrique subsaharienne.
Une influence qui s’effrite comme une peau de chagrin
Même si les échanges bilatéraux entre la sous-région et la France sont historiquement très importants, rien ne garantit plus à l’hexagone la place prépondérante qu’elle a jadis occupée dans la sous-région. Après une longue hibernation sur ses lauriers, la France doit désormais faire face à la concurrence acharnée que lui livrent de nouveau acteurs.
Le Zoom sur les échanges commerciaux bilatéraux avec la Cemac réalisé par la Direction générale du Trésor en France pour l’exercice 2021 semble assez révélateur de cette déchéance. Selon le rapport établit, l’institution montre clairement que les exportations françaises vers la zone ont connu un recul de 1,1 % à 1 310 millions d’euros en 2021.
Après avoir connu une forte baisse entre 2014 et 2017 (-35 %), en lien avec la crise des matières premières, elles affichent depuis 2017 une certaine stabilisation. La baisse des exportations a été limitée à -9 % sur les cinq dernières années.
Dans le détail, seules les exportations à destination du Cameroun (+3,2 % à 535 millions d’euros) et, dans une moindre mesure, vers le Gabon (+0,8 % à 402 millions d’euros) augmentent. Tandis qu’elles régressent dans les autres pays.
La plus forte baisse est enregistrée au Tchad (-21 % à 70 millions d’euros). Sous l’angle des produits, la tendance à la baisse des exportations principalement par les matériels de transport (-33 % à 47 millions d’euros) et les machines industrielles et agricoles (-8,4 % à 166 millions d’euros).
Cette diminution est toutefois compensée par une hausse des exportations des produits des industries agro-alimentaires (+14 millions d’euros à 281 (+0,8 % à 402 millions d’euros) et des produits en caoutchouc et en plastique (+19 % à 58 millions d’euros).
Pour se repositionner, Paris fait désormais feu de tout bois
Ainsi, pour se repositionner, Paris fait désormais feu de tout bois. Pour son premier Forum d’affaires consacré aux marchés d’Afrique centrale, l’hexagone a surfé sur les grands projets porteurs et les niches sectorielles émergentes. L’occasion a également été donnée de plancher sur le comment, en pratique, développer son activité sur cette zone.
En clair, ce Forum d’affaires était donc censé apporter des éléments de réponse, à travers les présentations, témoignages, partages d’expérience, conseils et avertissements des intervenants présents.
Plusieurs panels ont été consacrés aux infrastructures et transport : la clé pour une intégration régionale avancée, au boom des technologies ainsi qu’au numérique dans la région, dans une région aux accès et infrastructures encore en développement.
La santé avec la relance des politiques publiques et développement des offres de soin privées ainsi que l’énergie avec le paradoxe régional entre industries extractives et énergies durables ont également fait l’objet de panels.
Plusieurs rendez-vous en présentiel ont également été programmés. Notamment, celui entre les experts du marché d’Afrique centrale ; et l’autre entre les entreprises françaises et africaines. Le dernier quant à lui, en digital, a réuni les entreprises françaises et les entreprises d’Afrique centrale