Du 12 au 20 mai 2022, une mission du FMI séjournera à Libreville. Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’évaluation du programme de Mécanisme élargi de crédit (MEDC). De manière spécifique, cette mission sera une évaluation combinée des premières et deuxième revue du programme qui a été approuvé en juillet 2021. En effet, le Gabon a paraphé un nouveau programme avec le FMI depuis 2021.
Pour rappel, au mois de juillet 2021, le Conseil d’administration du FMI avait approuvé un accord au titre du Mécanisme élargi de crédit de 553.2 millions de dollars américains, soit environ 332 milliards de FCFA en faveur du Gabon.
Ce nouveau deal devait permettre de couvrir un certain nombre de besoins. Il s’agit notamment de la lutte contre la pandémie de la Covid -19 et la chute des prix du pétrole qui ont durement touché l’économie, détérioré les positions budgétaires et extérieures et augmenter les taux de chômage et de pauvreté. Autrement dit, ce nouveau programme vise à jeter les bases d’une croissance post-pandémie forte, verte, tirée par le secteur privé et qui profite à tous les Gabonais.
La première revue de ce programme s’est déroulée du 8 au 14 décembre 2021. A l’occasion, la mission a eu des discussions fructueuses avec les autorités sur les mesures à prendre pour améliorer la mise en œuvre du programme et achever la première revue, ainsi que sur les politiques économiques et réformes structurelles qui pourraient constituer la base du programme en 2022.
Dans son rapport, la mission avait noté des signes de reprise progressive de l’économie après la forte contraction de l’année dernière, aidée par la hausse des prix du pétrole, les mesures de lutte contre la pandémie et l’augmentation du taux de vaccination. Dans ce cadre, la croissance économique devrait atteindre 1,5 % en 2021 et s’accélérer en 2022 pour atteindre 3 % à mesure que la reprise s’affirme. Toutefois, la reprise économique reste fragile et soumise aux risques liés à la pandémie et aux prix du pétrole.
Malgré les circonstances difficiles engendrées par la pandémie, les performances relatives aux objectifs quantitatifs du programme sont globalement satisfaisantes. L’évolution budgétaire semblait être globalement conforme aux objectifs du programme.
Toutefois, la mise en œuvre des réformes budgétaires et de gouvernance devait être accélérée, afin de renforcer davantage les recettes intérieures et la gestion des finances publiques pour soutenir la reprise et améliorer la viabilité de la dette.
Mais une chose reste certaine. Les conséquences du conflit russo-ukrainien devraient sans doute changer cette donne qui augurait déjà des signes de reprise économique.