La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) semble avoir repris avec le train de la croissance, après la récession observée en 2020. Car, le zoom réalisé sur ses perspectives économiques par le service économique régional du ministère français de l’Economie, des Finances et de la Relance en collaboration avec la Direction général du Trésor augure des tendances encourageantes.
Ce zoom s’appuie sur les dernières prévisions des perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international (FMI) d’avril 2022. Lesquelles tablent sur une croissance du PIB réel de la CEMAC à 4%. Cette performance, indique-t-on, serait tributaire du réajustement effectué suite à la faible performance enregistrée en 2021, avec une croissance de 1,4%.
La révision à la hausse de 1,4 point de la croissance de la sous-région en 2022, par rapport à ce qui était envisagé en octobre 2021, s’explique en partie par la révision de la base 2021 (-1,0 point par rapport aux prévisions d’octobre), ainsi que par une reprise de la croissance dans les pays producteurs de pétrole.
Ces prévisions et estimations devraient toutefois être affinées à l’occasion des revues successives de programmes FMI en cours dans les différents pays.
Dans le détail, la plus forte croissance dans la sous-région serait enregistrée en Guinée équatoriale avec une prévision à 6,1 %, qui s’explique principalement par la chute du PIB en 2021 (-3,5 %), du fait de l’arrêt temporaire du complexe gazier de Punta Europa en fin d’année.
Au Cameroun, la croissance atteindrait 4,3 % en 2022, après 3,5 % en 2021, le pays retrouvant progressivement sa trajectoire de croissance pré-pandémique. La République centrafricaine connaîtrait quant à elle une croissance de 3,5 %, après 1 % en 2021.
Au Tchad, l’activité économique pourrait croître de 3,3 %, en lien avec la reprise de la production pétrolière et non pétrolière après la contraction enregistrée en 2021 (-1,1 %) du fait notamment d’une baisse de la production pétrolière et de mauvaises récoltes.
La reprise est anticipée à 2,7 % au Gabon, après 0,9 % en 2021 tandis que le Congo pourrait sortir de la récession avec une croissance projetée à 2,4 % (contre -0,2% en 2021 et -8,1 en 2020). Hors CEMAC, la croissance progresserait à 6,4 % en RDC – qui bénéficie du niveau élevé des prix des minerais, tandis qu’elle enregistrerait une légère baisse à 1,6% à Sao Tomé et-Principe.
Dans le contexte de hausse des coûts de énergie, des produits alimentaires et des intrants du fait de la guerre en Ukraine, induisant une pression à la hausse des prix, le FMI anticipe une hausse de l’inflation en 2022, qui pourrait toutefois être modérée par les politiques d’encadrement des prix dans certains pays.
En zone CEMAC, la norme communautaire de 3% serait ainsi dépassée au Tchad. En Guinée équatoriale et en République centrafricaine, l’inflation oscillera autour de 4 %, alors que les autres pays de la sous-région Cameroun (2,9 %), Gabon (2,9 %) et Congo (2,7 %) connaîtraient une inflation juste en dessous de ce seuil de 3 %.
Hors CEMAC, la RDC enregistrerait une baise de l’inflation à 6,4 %, tandis que Sao Tomé ferait face à une inflation importante de 14,5 % (après 8,1 % en 2021).