Les effets des mesures gouvernementales restrictives visant à faire face à la crise sanitaire n’ont pas du tout été salutaires pour l’économie gabonaise en 2020. L’analyse sectorielle de l’économie au cours de la période sous revue, fait ressortir de nombreuses difficultés sur tous les secteurs de production.
Mauvaise orientation des activités du secteur primaire
Les principales composantes des activités dudit secteur ont été mal orientées. Il en est ainsi de la production nationale de pétrole brut qui a fléchi de 1,2% en 2020 pour se situer à 10,766 millions de tonnes métriques (78,7 millions de barils). L’application des quotas décidés par l’OPEP pour réduire l’offre mondiale sur le marché de l’or noir explique ce repli, malgré les bonnes performances réalisées par Vaalco (sur le champ Etame) et BWE.
Parallèlement, les exportations ont reculé de 6,4% à 9,9 millions de tonnes métriques sur la période sous revue, en raison de la baisse de la demande mondiale liée à la crise sanitaire. L’exploitation forestière a fini l’année sur une contreperformance, malgré la hausse enregistrée au troisième trimestre.
Cette évolution est la résultante du mauvais état des routes qui a gêné l’évacuation des grumes, d’une part, des effets des mesures gouvernementales visant à limiter la propagation du coronavirus, d’autre part. Ainsi, la production a diminué de 2,6% pour se situer à 1 989 337 m3 de grumes. La production de caoutchouc s’est également tassée au cours de la période.
Bonne tenue des productions de manganèse et d’huile de palme brute
Les principales sources de satisfaction ont été observées au niveau des productions de manganèse et d’huile de palme brute, qui, comme le trimestre précédent, ont enregistré des résultats appréciables. Ainsi, sur l’année, la production nationale de minerais et d’agglomérés de manganèse a progressé de 25,2% pour s’établir à 8,449 millions de tonnes, suite aux performances record enregistrées sur les gisements de Moanda et de Franceville, ainsi que la mise en exploitation du nouveau gisement d’Okondja. Les exportations de minerai ont progressé de 31,3% pour s’établir à 8,073 millions de tonnes en 2020. Par ailleurs, la production d’huile de palme rouge s’est consolidée de 27,6% à 70 340 tonnes, en dépit des effets des mesures barrières qui ont impacté négativement les conditions d’exploitation.
Un secteur secondaire avec une performance mitigée
La situation de ce secteur est mitigée avec des performances variables en fonction des branches d’activité. Ainsi, la production sucrière (+ 9,9%) et celle de l’électricité (+0,6%) ont toutes augmenté. Il en est de même du raffinage, dont le volume de brut traité s’est apprécié de 23,5% à 834 223 tonnes métriques, en lien avec l’amélioration de l’approvisionnement de l’usine en brut, suite à l’apurement progressif de la dette de la compagnie auprès de ses principaux fournisseurs.
A contrario, les boissons gazeuses (-3,5%), les matériaux de construction (-4,5%) les gaz industriels (-20,3%) et la production de l’eau (-0,9%) ont enregistré des contreperformances. La production globale des industries du bois a également baissé de 2,1% à 1 172 442 mètres cubes, plombée par la baisse du sciage (-5,2%) qui a subi les difficultés d’approvisionnement en grumes et ce, malgré la hausse significative de l’industrie de contreplaqué (+24,7%).
Un secteur tertiaire victime des contreperformances des autres secteurs
Le secteur tertiaire a été fortement impacté par les effets de la baisse d’activité dans les autres secteurs. En dehors de quelques exceptions, la situation du secteur tertiaire est restée atone sur les trois trimestres successifs impactés par la crise sanitaire. Parmi les activités résilientes, on retrouve le transport ferroviaire (+24,4%), le commerce des produits pharmaceutiques (+2,4%), celui des véhicules industriels (+28,5%), les services immobiliers (+131,7%), la réparation mécanique (+5,5%.), les banques (+3,7%) et les assurances (+4,7%).
Au titre des activités sinistrées, on peut citer le transport aérien (-62,4%), les métiers du tourisme et de l’hôtellerie. De même, le commerce général structuré (-1,2%), les services rendus aux entreprises et aux particuliers ont enregistré des résultats négatifs.
Dans un contexte marqué par le ralentissement du commerce mondial, le volume des échanges commerciaux du Gabon a reculé de 5,5% à 4 330 milliards de FCFA, sous l’effet de la baisse simultanée des exportations (-3,9%) et des importations (-9,1%). Malgré ces tendances, la balance commerciale est demeurée excédentaire, en légère progression (+0,5%), compte tenu d’une baisse des importations plus importante que celle des exportations.