Si la crise de la Covid – 19 a mis un coup d’arrêt aux efforts de consolidation budgétaire, elle a aussi freiné l’accumulation de réserves qui avait eu lieu grâce à la remontée des cours, et à l’application progressive de la règlementation des changes : le solde de la balance courante est estimé à -6,5 %, contre une projection pré-crise de – 2,8 %.
La position extérieure nette de la zone s’est ainsi contractée de 1,2 Mds FCFA sur l’année, reflétant la perte de recettes d’exportations liée à la baisse des cours. Dans le même temps, la réaction rapide du Fonds monétaire international (FMI), qui a financé les économies de la CEMAC à hauteur de 1 Md USD en 2020 (dont 900 Md USD en facilité rapide de crédit, ainsi que les décaissements au titre des Facilités élargies de crédits, et fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes en RCA et au Tchad), auxquels s’ajoutent les aides des différents bailleurs en réponse à la crise ont permis de combler le gap de financement.
Ces financements en DTS et en devises ont permis de conserver un niveau satisfaisant de réserves de changes, qui ont même atteint un point haut depuis 2016, au-delà de 5 000 Mds FCFA en juin, avant de retomber à 4190 Mds FCFA en fin d’année, au-delà du seuil de 3 mois d’importations.
Evolution des réserves de changes
A la différence du précédent choc, les Etats ont également pu bénéficier d’un marché des titres publics dynamique. Ce marché régional des titres aura également été mis à contribution. En CEMAC, ce sont ainsi près de 1000 Mds FCFA qui ont pu être levés sur les marchés régionaux (nets des remboursements des titres précédents arrivant à échéance), avec une évolution significative de la structure de ce marché régional.
L’encours était précédemment porté par les besoins de trésorerie à court terme, via l’émission de bons du trésor alors que les financements obtenus sur le marché en 2020 l’ont été à des maturités plus élevées (avec notamment les premières levées à 10 ans, par le Cameroun). En conséquence, les obligations représentent à fin novembre 2020 près des deux tiers de l’encours des titres, contre un quart seulement deux ans plus tôt.