Les autorités gabonaises s’engagent à restructurer la filière gazière. Cette nouvelle approche énergétique fait suite à la baisse de la production pétrolière et surtout de la volonté d’exploiter le potentiel des réserves de gaz dont regorge le pays, estimé à plus de 100 milliards de m3 .
En effet, le secteur gazier gabonais constitue l’un des moteurs de croissance dans la mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation. Dans le cadre de la mise en œuvre dudit Plan d’accélération de la transformation, les autorités gabonaises s’engagent à structurer la filière en adressant les principaux défis sous-jacents à cette ressource. Trois activités principales concernent ce projet. Il s’agit de : la mise en place d’un plan incitatif à l’exploration et au développement de la ressource gazière ; l’évaluation de la faisabilité conjointe d’alimenter le réseau domestique et industriel au regard du volume de gaz disponible et enfin, la mise en place d’une stratégie en faveur du torchage du gaz associé. Autrement dit, le développement du secteur gazier représente une priorité pour accélérer la transformation structurelle de l’économie hors pétrole, la transition énergétique du Gabon et l’amélioration de l’approvisionnement du territoire national en gaz butane
L’approvisionnement
Le butane au Gabon est l’illustration d’une production locale insuffisante pour répondre à une demande qui concerne essentiellement les foyers. S’ajoute à cela le dépôt gaz butane de la Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers (SGEPP) à Libreville dont la capacité de stockage limitée à moins de cinq (5) jours et l’inexistence de dispositif d’embouteillage de butane en zone rurale qui créé une tension sur le gaz dans les zones géographiques les plus éloignées. Le coût du produit est souvent l’objet de spéculations à la hausse dans certaines zones rurales faute d’approvisionnement conséquent.
La problématique du gaz torché …
Le Gabon torche en moyenne 1.3 milliards de m3/an. Les derniers inventaires de gaz à effet de serre illustrent que le torchage de gaz associé dans les champs pétroliers et la raffinerie représente 71% des émissions au pays. Notons que dans son Plan d’action climat, le Gabon s’engage à réduire de 50% ses émissions à l’horizon 2025.
Par ailleurs, le gaz associé actuellement torché représente en baril l’équivalent d’au moins FCFA 200 milliards/an ; soit 1,4 GW/an de gaspillage de la ressource gazière. Rappelons que le gaz torché peut être la clé pour amorcer la transition énergétique au Gabon. En effet, le gaz associé actuellement envoyé aux torchères pourrait être transporté, via sa liquéfaction ou compression, pour être utilisé comme carburant pour les centrales thermiques de la SEEG et pour les véhicules en lieu et place du gasoil. Cette transition du gasoil vers le gaz associé à la réduction du torchage viendra bouleverser le mix énergétique gabonais et réduire considérablement nos émissions ainsi que notre empreinte carbone pour faire du Gabon une des économies les plus propres du monde.
Les principaux objectifs …
Les objectifs du projet « stratégie gazière » incluent notamment l’accélération de trois projets catalyseurs dont l’amélioration de l’approvisionnement du marché domestique en gaz butane, la réduction de 25%, les importations de butanes à l’horizon de décembre 2022 et la liquéfaction de 70 000 m3/jour de gaz actuellement torché pour vente à des industriels locaux.
De plus, le projet vise à mettre en place un plan incitatif à l’exploration et au développement de la ressource gazière par l’élaboration d’un cadre réglementaire spécifique à l’exploitation gazière et l’approfondissement de la cartographie en eaux profondes pour disposer des données précises sur la disponibilité de la ressource.
