L’initiative vise à garantir à la fois, la conservation de la biodiversité et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations
Célébrée le 03 mars de chaque année, la journée mondiale de la vie sauvage a pour objectif de sensibiliser le public sur l’importance de la faune et la flore sauvages, mais également d’attirer l’attention sur les espèces animales et végétales menacées. Cette année, le thème : « Forêts et moyens d’existence : préserver la planète et ses habitants » a été retenu pour rappeler le lien particulièrement étroit qui existe entre la préservation des forêts, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et plus largement les moyens d’existence des populations.
L’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde avec plus de 240 millions d’hectares, une riche biodiversité avec des ressources animales et végétales importantes. Dans cette région du monde, la pression exercée sur les ressources forestières (faune et flore) par des populations croissantes et des activités extractives et agricoles qui se développent souvent sans planification, menace l’équilibre des écosystèmes et la base des ressources naturelles qui soutiennent la vie sur la planète.
En effet, les populations recourent notamment aux forêts pour s’approvisionner en nourriture, notamment en viande d’espèces sauvages « viande de brousse » et poissons d’eaux douces, en racines, en feuilles et autres produits forestiers non ligneux. Les ressources forestières constituent de véritables « filets » pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi pour les moyens d’existence. Ainsi un chasseur peut vendre tout ou partie de ses prises pour couvrir ses autres besoins de base que sont l’éducation, la santé et l’hygiène. L’absence de contrôle efficace pour réguler l’accès aux ressources forestières et leur utilisation compromet aujourd’hui la durabilité des ressources fauniques.
Au Congo, au Gabon et en République démocratique du Congo, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et ses partenaires la Wildlife Conservation Society (WCS), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), et le Centre International en Recherches Forestières (CIFOR), mettent en œuvre le Programme de Gestion durable de la faune sauvage [en anglais Sustainable Wildlife Management (SWM) Programme], une initiative de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) financée par l’Union Européenne. Cette initiative vise à contribuer à la conservation de la faune sauvage, des écosystèmes et des services qu’elle rend, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie et de sécurité alimentaire des populations qui dépendent de ces ressources.
Lancé en 2018, le SWM Programme est implanté au Congo dans le bassin de Ouesso, au Gabon dans le département de Mulundu et en République démocratique du Congo autour de la Réserve de faune à Okapis en Ituri. Sur chaque site, le Programme développe et teste des modèles différents de gestion communautaire de la faune sauvage adaptés au contexte local de gouvernance, en s’appuyant sur une approche basée sur les droits des communautés.