La visite, le 27 février dernier des sites de production de la Sotrader dans la commune de Ntoum par le Directeur général de l’ANPI-Gabon, Ghislain Moandza Mboma et le Directeur général de l’agriculture, Max Auguste Oussou semble augurer d’une nouvelle ère pour la société Sotrader.
Placé sous le guide du Directeur général de la Sotrader, Ahmed Bongo Ondimba, cette visite s’inscrivait dans le cadre l’exécution du plan de substitution des importations. Les principaux objectifs de cette descente de terrain consistaient de faire un état des lieux de l’existant, et d’identifier les besoins d’investissement pour l’extension des villages GRAINES agricoles sur le plan national.
Au-delà de cet aspect, l’on annonce également, la signature prochaine, d’un protocole d’accord entre l’ANPI-Gabon et la Sotrader. Faut-il le rappeler, le programme GRAINE (Gabonaise des réalisations Agricoles et des Initiatives des nationaux Engagés) est un ambitieux pari d’une politique agricole nationale.
Mis en place, fin 2014, le programme GRAINE vise à développer le secteur, avec l’objectif de faire passer la contribution de l’agriculture au PIB de 5 à 20% d’ici 2020, tout en réduisant de 50% les importations (estimées à environ 300 Mds FCFA par an). Issu d’un partenariat additionnel entre le gouvernement gabonais (51 %) et le groupe singapourien OLAM (49 %), le programme est piloté par la société SOTRADER (société gabonaise de transformation agricole et développement rural).
Ce programme repose essentiellement sur le soutien apporté à la création de coopératives agricoles industrielles au (ii) la mise en place de modalités propres de préfinancement pour faciliter, en particulier, l’accès aux équipements. L’objectif de sa première phase (2010-2019) était d’intégrer 70 000 ha de plantations villageoises et industrielles, réparties entre une filière export composée de palmiers à huile (62 000 ha) et une filière domestique sur 8 000 ha (banane plantain, manioc, piment, tomate).
Ce programme repose très largement sur l’implication financière du partenaire OLAM. En effet, entre 2011 et 2017, l’investissement cumulé d’Olam dans le secteur agricole aurait atteint 500 Mds FCFA, dont 4% pour le projet Graine depuis 2014 (environ 20 Mds FCFA). Dans le même temps, la part du budget national consacrée à l’agriculture entre 2011 et 2017 n’était que de 38 Md FCFA. Le projet ainsi piloté par Olam, qui a su en faire une promotion forte avec le soutien de la présidence de la République, apparait comme un substitut de politique sectorielle au regard de ses objectifs affichés : augmentation du PIB agricole, baisse des importations alimentaires, modernisation de l’agriculture, accès aux plus grand nombre aux terres agricoles, sécurité alimentaire, formation etc.