
Au Cameroun, la filière du poulet de chair est relativement développée, suite à l’interdiction d’importation de poulets congelés en 2005, diligentée par l’interprofession avicole, passant de 35 000 tonnes importés à 83 tonnes en 2017.
En 2019, 103 331 tonnes de volailles ont été produites représentant près de 4% de PIB (chiffre GIZ, mai 2018) et employant une centaine de milliers de personnes. Cependant, le pays continue d’importer des poulets parentaux de chair (le besoin est estimé à 380 000 têtes en 2019) ou des œufs de ponte (636 t, contre 23 t pour le reste de la CEMAC).
Dans les autres pays de la région par contre, il n’y a pas eu de restrictions d’importations. La zone a importé pour 356 M USD de volailles congelés (soit 364 k t). On peut souligner quelques initiatives telles qu’au Gabon, où la filière se développe progressivement : la SMAG, filiale de Castel-Somdiaa, produit 350 000 poussins par an. Les difficultés que rencontre le développement de cette filière sont l’accès à des poussins de qualités, la gestion des questions zootechniques, l’approvisionnement en aliments pour les animaux (maïs notamment) – qui constitue souvent plus de 60% des coûts totaux des exploitations avicoles – et une bonne organisation des circuits d’abattage et de commercialisations.
La filière d’œufs de table est généralement plus développée car ce type d’importation est plus compliqué rendant les filières locales plus rapidement compétitives. Au Cameroun, Congo et RDC la production assure ainsi la demande nationale.
Cependant, dans le contexte de la crise de la Covid-19, le rythme de ces importations, provenant en grande majorité de l’UE (le reste venant en partie du Brésil, ou du Cameroun pour le Gabon et le Congo) a ralenti. De plus, les foyers de grippe aviaire apparus début novembre en Europe de l’est et qui se sont progressivement répandu en Europe de l’Ouest ont achevé de fragiliser l’approvisionnement en volaille dans la zone pour ce secteur.
Le Cameroun reste aujourd’hui réticent à l’adoption de mesures sanitaires alternatives telle que le zonage (importation depuis les régions/zones non touchées par l’épidémie, assortie de certifications vétérinaires adéquates). Le pays a en effet connu deux crises traumatisantes de la filière, en 2006 et en 2016-2017, et est désormais extrêmement prudent. Afin de pallier au manque d’importation, le fournisseur européen prenant le relai est le Portugal, qui se positionne sur les poulets reproducteurs de ponte.
Les autres alternatives d’importations sont la Zambie et le Brésil, mais le premier n’a pas les capacités suffisantes pour répondre à la demande et le second implique des coûts de transport important relativement aux importations européennes. Le Congo, le Gabon et le Tchad ont en revanche adoptés les mesures de zonage qui permettent d’assurer la continuité des importations.
