La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE), vient de publier les récents développements de l’économie gabonaise, entrée en récession en 2020, suite à la crise de la Covid-19.
Selon le rapport commis à cet effet, l’économie gabonaise a été impactée par un double choc. Très dépendant de ses revenus pétroliers (39% du PIB), elle a subi la baisse de la demande mondiale et, son corollaire, l’effondrement des cours du pétrole.
Par ailleurs, le gouvernement a imposé très rapidement des mesures de confinement afin de stopper, avec succès, la progression du virus comme par exemple la fermeture des frontières, un couvre-feu national et un confinement dans la capitale, Libreville. Ces dernières ont davantage impacté l’économie gabonaise via la demande intérieure. Afin de limiter l’impact sur la population, le gouvernement a pris des dispositions visant à assurer les besoins fondamentaux des ménages et des entreprises pour un montant de 381 millions d’euros (2,9% du PIB).
En 2021, l’activité renouera avec la croissance, qui, cependant, devrait être faible. Côté pétrole, les cours et la demande devraient quelque peu progressé. De plus, le Gabon ne semble pas strictement respecter son engagement à réduire sa production pétrolière de 21% dans le cadre de l’OPEP+, ce qui laisse envisager une augmentation de la production en 2021.
Les projets d’investissement dans ce secteur, temporairement gelés, devraient timidement reprendre, même si, sur le long-terme, des projets visant à maximiser la production des champs d’extraction vieillissant et à développer des récentes découvertes en mer devraient aboutir, permettant au pays d’augmenter ses exportations pétrolières.
Le secteur forestier (30% du PIB hors hydrocarbures, soit 5% du PIB total), particulièrement la transformation du bois, et le secteur minier (6% du PIB), notamment le manganèse, peu affectés par la crise, devraient aussi voir un surcroît d’activité avec le retour à la normale des chaînes d’approvisionnement.
Ils bénéficieront d’investissements, visant, notamment, à mieux valoriser le bois. En plus de ces investissements dans les trois piliers de l’économie, la construction devrait aussi profiter du lancement retardé de la construction du barrage Kinguélé Aval et de la route transgabonaise Libreville-Franceville qui durera jusqu’en 2023.
Le développement de l’agriculture (6% du PIB, mais 37% de la population) se poursuivra dans l’huile de palme, le caoutchouc, le cacao et le café, encore dans l’objectif de réduire la dépendance au pétrole. La consommation des ménages (39% du PIB, en termes de demande) a reculé en 2020 en conséquence de la crise et des restrictions de déplacement. Cependant, grâce aux aides gouvernementales, elle devrait se redresser en 2021, ce qui profitera aux services (40% du PIB).
